Quatrième débat sur la Saison 2014 de Fort Boyard
Publié le jeudi 24 juillet 2014 par On refait Fort Boyard 2014.
dans la rubriqueChaque semaine, la rédaction de Fort Bavard « refait Fort Boyard » en ouvrant un débat sur un élément général ou précis de l’émission qui divise souvent les fidèles. L’occasion de revenir sur l’histoire du jeu, mais surtout de proposer des pistes de réflexion pour l’avenir.
Qui dit nouvelle semaine dit nouveau débat sur Fort Bavard. Chaque semaine depuis le 30 juin dernier nous réfléchissons à la manière dont il serait possible de faire évoluer le jeu et ses différents mécanismes. Après avoir évoqué le Conseil, la séparation des épreuves et des aventures et, la semaine dernière, la question de la pensée du jour, notre choix s’est porté cette semaine sur les indices. En effet, ces dernières ont une importance capitale dans le jeu, puisqu’ils permettent de trouver le mot-code du jour et d’obtenir une pluie de boyards en fin d’émission. Sans indices en nombre suffisant, point d’argent pour l’association défendue. Or, depuis 2003, les indices ne sont découverts qu’à l’extrême fin du jeu, ne laissant aux candidats - et aux téléspectateurs - que quelques précieuses secondes pour trouver le sésame. Mais pourquoi en faire le fruit de notre réflexion hebdomadaire ? Tout simplement parce que depuis de nombreuses années, certains fidèles sont nostalgiques du temps où les candidats ouvraient directement les indices à la fin d’une aventure réussie, sans attendre la fin de l’émission. Il est vrai que cela avait le mérite de permettre à l’équipe de réfléchir plus sereinement au mot-code en procédant par association, mais surtout de faire participer les téléspectateurs à la recherche du mot-code. Aujourd’hui, le temps de réflexion est devenu si court, que même des équipes, en se précipitant, ont fauté, à l’image de l’équipe de Brahim Asloum le 12 juillet dernier, complètement paniquée au moment de composer le mot-code. La question est donc de savoir si l’on pourrait contenter tout le monde, en maintenant une fin de jeu intense. La rédaction pense que oui et va vous proposer, comme chaque semaine, son alternative.
Et pour vous la présenter, on ne change pas un plan qui fonctionne :
- La première partie « L’ouverture des indices hier » reviendra sur ce qui se passait entre 1991 et 2002.
- La deuxième partie « L’ouverture des indices aujourd’hui » évoquera ce qui se passe à ce sujet depuis 2003.
- Enfin, la troisième partie « On refait Fort Boyard : un système alterné d’ouverture des indices ? » présentera notre proposition alternative pour l’avenir.
Effectuons donc dès à présent un retour vers le passé.
L’OUVERTURE DES INDICES HIER (1991-2002)
Apparues en 1991 sur le Fort, les aventures ont tout de suite été associées à un accessoire qui depuis en est devenu le symbole : la cartouche. À l’intérieur, un petit papier sur lequel est inscrit un mot-indice. Associés les uns aux autres, les mots-indices récupérés permettent de déduire un mot-code commun à tous les mots-indices. C’est ce fameux mot-code, s’il est trouvé et correctement composé sur le damier de la Salle du Trésor, qui permet la chute des Boyards dans la fontaine une fois la tête de tigre tournée par Félindra (Passe-Partout en 1991).
À l’époque, point de cadenas, digicodes, numéros et autres systèmes contraignants. Les candidats qui se lançaient victorieusement dans une aventure obtenaient des cartouches qu’ils pouvaient ouvrir sans attendre pour découvrir un mot-indice permettant de trouver le mot-code. La réflexion pouvait alors commencer et plus une équipe remportait de cartouches, plus elle pouvait faire des associations et se préparer calmement à la dernière partie du jeu. Si les candidats échouaient dans leurs aventures, ils perdaient définitivement le bénéfice des mots-indices en jeu, qui partaient en fumée après une autodestruction en règle. Bien évidemment, malgré une ouverture précoce des indices, il arrivait malgré tout que des équipes ne trouvent pas le mot-code avant de se rendre sur le proscenium à la fin de l’émission. Dans ce cas-là, elle pouvait opter sans attendre pour un ou plusieurs sacrifices en envoyant des candidats plonger leurs mains dans une des quatre têtes de tigre entourant le proscenium.
Récapitulés régulièrement tout au long de la partie, placée après le Conseil et non avant comme aujourd’hui, les téléspectateurs pouvaient eux aussi participer à la recherche du mot-code. Ce système limitait la pression de la fin du temps réglementaire que l’on retrouve aujourd’hui.
Notons qu’en 2002, la machine infernale et le relais de Jean-Pierre Castaldi avaient modifié quelque peu la donne. Les candidats avaient la possibilité de remporter trois indices à la fin du jeu (dix minutes avant le gong final), et, en conséquence, ne pouvaient pas les lire en amont. Ce système augurait déjà ce qu’il allait se passer la saison suivante, suite à la refonte du jeu.
L’OUVERTURE DES INDICES AUJOURD’HUI (2003-2014)
Après la baisse des audiences de 2002, la production décide de revoir intégralement sa copie en modernisant considérablement la mécanique du jeu. Le chronomètre général est supprimé et remplacé par des chronomètres individuels lors de la partie « épreuves » et la partie « aventures ». De même, chaque sous-partie a désormais sa propre gestion du temps.
C’est donc depuis cette refonte que le système d’ouverture des cartouches a disparu. Désormais, les candidats effectuent toujours des aventures pour gagner les fameuses cartouches en cuivre, mais ces cartouches ne sont plus saisies directement par le candidat effectuant l’aventure. En effet, en règle générale, le candidat joue pour un code chiffré. Il doit alors communiquer d’une manière ou d’une autre ce code à son équipe, qui le compose sur un cadenas ouvrant la boîte contenant la cartouche. En effet, les cartouches sont désormais prisonnière de boîtes cadenassées. Mais le changement va encore plus loin : l’équipe, une fois en possession (enfin !) de la cartouche-indice ne peut pas l’ouvrir. Les cartouches sont toutes vissées de sorte que personne ne puisse accéder à l’indice qu’elles contiennent. Pour cela, il faut attendre la fin de l’émission : sur le proscenium, un outil permet de dégoupiller les cartouches pour découvrir les mots-indices qu’elles contiennent.
Seules exceptions : les énigmes du Père Fouras. Du moins, jusqu’en 2006, l’énigme dispensée par le Père Fouras en vigie permettait aux candidats en cas de réussite de réellement repartir avec un « vrai » indice (c’est-à-dire le mot trouvé) et non avec une énième cartouche. Il faut dire qu’il était bien plus naturel de procéder ainsi. Car résoudre une énigme en trouvant un mot qui n’a rien à voir avec le mot-code est tout de même assez peu cohérent dans la forme. Est-ce vraiment logique de résoudre une énigme et de repartir avec une cartouche contenant un autre mot que la réponse à l’énigme ? De plus, ce système permettait de continuer à réfléchir à l’énigme même si la réponse n’avait pas été trouvée en vigie. Une bonne manière d’interagir avec l’équipe. Malheureusement, dès 2007 avec l’arrivée du calcul mental en vigie, la production fait le choix de remplacer les mots-indices par une cartouche en cas de victoire.
Cette nouvelle manière de procéder a le mérite de renforcer le suspense et la tension en fin d’émission, obligeant l’équipe à faire des choix rapides, la poussant parfois à faire des sacrifices hâtifs faute d’une réflexion poussée. Cette précipitation a aussi un impact sur le téléspectateur qui, comme l’équipe, a peu de temps pour réfléchir et trouver le mot-code, et qui en plus entend les pensées des candidats, ne lui laissant pas le soin de se concentrer sereinement.
ON REFAIT FORT BOYARD : UN SYSTÈME ALTERNÉ D’OUVERTURE DES CARTOUCHES-INDICES ?
Alors que faire pour respecter à la fois la dramaturgie de l’émission en ménageant du suspense et en conservant la tension en fin d’émission et permettre une meilleure interaction entre les téléspectateurs et l’émission ?
La rédaction de Fort Bavard plaide pour un système bivalent et gradué d’ouverture des cartouches-indices.
Dans un premier temps, il nous apparaît logique que les énigmes du Père Fouras (dispensées dans la Cabine abandonnée, Gagarine...) permettent de gagner immédiatement le mot-indice, sans avoir à attendre l’ouverture de la cartouche en fin de jeu.
Pour le reste des jeux, il semble possible d’imaginer un système d’alternance : autrement dit, une aventure sur deux permettrait d’obtenir directement le mot-indice grâce à une cartouche qui peut s’ouvrir manuellement. Ce système aurait le mérite de conserver du suspense et de la tension en fin d’émission, dans la mesure où il est extrêmement rare qu’une équipe réussisse toutes ses aventures. Et même si c’était le cas, au maximum, l’équipe ne pourrait obtenir que trois mots-indices immédiatement sur les six ou sept aventures proposées.
Ce système permettrait donc une réflexion de l’équipe pendant les aventures et une participation des téléspectateurs à cette réflexion. L’interactivité en sortirait grandement renforcée.
Et vous, souhaitez-vous que l’on retrouve un système moins strict concernant l’ouverture des cartouches-indices ?
Faites-le-nous savoir en participant au sondage ci-dessous ou en réagissant ici même, via nos réseaux (Facebook et Twitter) ou sur notre Forum.
Nous nous retrouvons la semaine prochaine bien sûr, pour un nouveau débat 100 % boyardesque !
Photos et captures : © France Télévisions / Gilles Scarella | France Télévisions / ALP
Captures : Fort Bavard - www.fortboyard.net