Sud Ouest, 16 avril 1980
Publié le jeudi 26 août 2010 par Revue de presse avant 1990.
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LE FORT BOYARD est à vendre. 1 500 000 francs ! Mais quelle somptueuse résidence : quatre-vingt huit pièces réparties sur trois niveaux couvrant une superficie de 4 000 m2 ; une surface au sol de 2 065 m2 ; une cour intérieure de 565 m2 ; une terrasse de 1 500 m2 ; des fours à pain ; des cuisines ; des réservoirs à eau potable etc.
Le logis est vaste et majestueux. N’a-t-il pas hébergé, durant la Commune, quelques huit cents réfugiés ? En plein océan, entre la côte charentaise, les îles d’Oléron et Aix.
A l’origine, Napoléon voulait en faire une place forte afin de protéger l’entrée de la Charente en la dotant de canons. Malheureusement, lorsque la construction fut achevée, un siècle après, les canons installés sur la côte avaient une portée suffisante. Le fort était devenu un objet inutile. Depuis un siècle, il était livré aux seuls goélands argentés qui y avaient installé leur colonie la plus au sud de l’hexagone.
Acheté aux Domaines, en 1962, par le docteur Aerts, qui habite Avoriaz, celui-ci a décidé de s’en séparer : « Trop coûteux, dit-il, il faudrait investir des millions pour le restaurer. » Mais quel bel ouvrage ! Un merveilleux vaisseau de pierres (80 000 mètres3) qui deviendra peut-être un super-palace pour touristes fortunés pouvant s’offrir un hélicoptère pour rallier l’îlot artificiel !