« Fort Boyard n’est pas une émission pour enfant, ce n’est pas une émission pour adulte, c’est une émission pour la famille ! »
Publié le samedi 27 juin 2015 par Interviews 2015.
, dans la rubrique13 saisons ! Eh oui, déjà 13 saisons qu’Olivier Minne nous accompagne chaque été dans les dédales de Fort Boyard qu’il connaît comme sa poche et pour lequel il a une tendresse particulière. En 13 ans, son rôle a profondément évolué, mais c’est un Maître du Fort lucide, clairvoyant et toujours aussi passionné, jamais lassé, qui a accepté de répondre à nos questions avec toute la bienveillance qu’on lui connaît. Le Fort, c’est un peu sa deuxième famille, il n’y a qu’à voir comment il parle de ce « vieux caillou ». Ayant regagné le cœur des dirigeants de France 2, on peut désormais le retrouver à la tête de plusieurs jeux, dont Joker, qui connaît un succès grandissant depuis sa mise à l’antenne et malgré les affres de la programmation chaotique. Il fourmille de projets et n’a pas le temps de s’ennuyer, au point qu’il se murmure même qu’il produira une nouvelle pièce de théâtre pour la chaîne publique, épaulé sur scène par ses fidèles camarades de France Télévisions. Pas de bilan dans cet interview, car la route se poursuit pour le maître des jeux, mais des impressions à chaud, des analyses et même quelques confidences. Malgré deux précédentes interviews (en 2007 et 2011), bien des points restaient à évoquer avec la principale figure – après le Père Fouras – de Fort Boyard. Nous vous livrons les fruits de ce riche et sincère entretien.
Fort Bavard : Vous animez Fort Boyard depuis 2003. Votre rôle a beaucoup évolué au sein du jeu : Hôte tout d’abord en 2003, Maître du Fort dès 2006, ambassadeur-arbitre en 2010 et depuis 2011 c’est sous les ordres du Père Fouras que vous évoluez. Votre personnage a subi beaucoup de modifications au fil des saisons, dans quel rôle êtes-vous le plus à l’aise ?
Olivier Minne : Je suis à l’aise dans tous les rôles. Mais pour être clair aujourd’hui je n’ai plus de rôle. Je ne suis plus dans une entité qui mélangerait à la fois celle d’animateur et celle de personnage. Au sein du Fort, je ne suis plus « que » l’animateur de l’émission. En fait, je ne fais plus partie du storytelling de Fort Boyard. Cela m’autorise à être légitimement proche des candidats désormais, d’être de leur côté et de faire partie intégrante de l’équipe avec les candidats qui me rejoignent chaque semaine. Il n’y a plus de barrière, il n’y a plus de distance, de quelque manière que ce soit, entre eux et moi, si ce n’est que je reste malgré tout le chef de gare, l’animateur du programme. Mon rôle c’est aussi de les reprendre en main lorsqu’ils sont un peu dissipés, dans les moments où ils peinent un peu à réussir les épreuves. Aujourd’hui, les choses sont plus nettes, je ne joue plus de rôle, je suis simplement l’animateur de l’émission.
Fort Bavard : Vous parliez du storytelling et de la dramaturgie du jeu, tout cela évolue en effet beaucoup en 2015. La sœur jumelle de Blanche, Rouge, semble diabolique. Le Père Fouras fait presque peur. Comment est venue l’idée de ce nouveau storytelling ?
Olivier Minne : Vous croyez vraiment que le Père Fouras fait peur ? (rires)
Fort Bavard : Dans le prégénérique c’est très bien mis en scène. Les enfants ne vont plus avoir peur des araignées et des scorpions, c’est le Père Fouras qu’ils vont craindre.
Olivier Minne : C’est vrai que le Père Fouras, dans le prégénérique, et globalement dans l’évolution du personnage, a glissé. Malgré tout, il reste le vieux sage, bienveillant avec les créatures qui l’entourent, quoiqu’il exprime un certain caractère (on le voit dans les saynètes qui sont diffusées). Il peut être tantôt patient, tantôt irascible.
L’histoire continue d’évoluer. Ce qui est formidable avec cette émission, c’est que d’année en année, au-delà des épreuves et des aventures qui sont nouvelles, il y a aussi un univers presque féérique autour de Fort Boyard. C’est vrai que le Père Fouras est devenu un personnage plus que jamais comme Harpagon, assis sur sa cassette d’or. Il n’est pas prêt à partager ses Boyards avec qui que ce soit. Il a engagé de nouveaux personnages pour protéger son Trésor.
L’histoire en elle-même évolue au sein de l’émission et ce qu’on espère c’est que ça continuera à la fois d’enchanter les petits et de faire rire les plus grands. Ce n’est pas une émission pour enfant, ce n’est pas une émission pour adulte, c’est une émission pour la famille. Cela fait partie de l’évolution naturelle de l’émission.
Fort Bavard : Particularité française, vous êtes seul à l’animation depuis 2010. Une coanimatrice, ou comme dans l’édition marocaine un coanimateur, est-ce que cela ne vous manque pas finalement ?
Olivier Minne : Cela me manque parce que les coanimatrices que j’ai eues auprès de moi sont des femmes avec lesquelles j’ai beaucoup aimé travailler. Autant avec Sarah Lelouch dans les premières années (2003-2005 NDLR) qu’avec Anne-Gaëlle Riccio (2006-2009 NDLR).
Maintenant, concernant la coanimation en tant que telle, c’est vrai que quand la décision a été prise par la production d’arrêter la coanimation je me suis beaucoup interrogé sur le fait de me retrouver seul, sur comment l’émission pouvait fonctionner non plus entre la coanimatrice et moi, mais entre le Père Fouras et moi. Et finalement ça fonctionne. Il est vrai qu’aujourd’hui je n’ai plus de contact direct avec le Père Fouras, sauf une fois au Conseil. Mais j’interagis toujours avec les Passes. J’ai peu de contact avec les autres personnages, pour ne pas dire jamais, sauf cette année pour les nouveaux personnages qui défilent dans la Cage. En étant présent dans la Cage, je suis physiquement en contact avec les différends « super héros » qui ont été recrutés cette année.
Pour revenir à votre question sur la coanimation, en dehors de celles qui ont été auprès de moi, aujourd’hui j’ai trouvé mon rythme de croisière et le ton pour animer le programme seul. Finalement, cette émission peut très bien se présenter seul ou à deux. Pour avoir vécu les deux, je peux le dire aujourd’hui. Je ne sais pas si c’est un manque pour le grand public. Une coanimatrice c’est apporter une touche de glamour en plus. Mais finalement, aujourd’hui, ce sont les candidates qui participent au jeu qui apportent cette touche. Depuis que je suis seul, je ne peux pas dire que l’absence de coanimatrice ait été handicapante pour moi.
Fort Bavard : L’absence de coanimatrice a donc obligé la production à redistribuer les rôles…
Olivier Minne : Très clairement, aujourd’hui le Père Fouras est censé être celui qui décide ce que les candidats auront à vivre comme épreuve. Moi je suis pleinement dans l’accompagnement de ces candidats, dans le fait de les encourager, de les guider, et puis de ne plus être celui qui sanctionne. Auparavant, comme Maître du Fort, j’avais aussi ce rôle de rappeler fermement les règles. Aujourd’hui, cette chose-là a changé. Et de mon côté, en tant qu’animateur, cela m’a permis de trouver un terrain de jeu plus large. Parce que finalement c’était un rôle qui avait des codes qui m’empêchaient d’être réellement comme je peux être dans la vie. Je me sens maintenant totalement libre depuis plusieurs années en ayant uniquement ce statut d’animateur.
Fort Bavard : Vous indiquez sur votre site internet que vous avez une collaboration dans le cadre de la production artistique de Fort Boyard. Comment cela se traduit-il concrètement ?
Olivier Minne : C’est le cas depuis toujours, depuis 2003 ou 2004. On a toujours fonctionné comme ça, en travaillant en amont avec Adventure Line Productions sur la préparation de l’émission, sur les différentes modifications, c’est un vrai travail de collaboration entre nous. Je n’arrive pas uniquement la veille du tournage avec mon blouson. Cela se prépare en amont, ce qui permet au programme de continuer à me ressembler. Je suis entré dans les pantoufles des autres la première année et au fil du temps et des changements qui se sont opérés, j’ai accompagné ça aussi de mon côté grâce à Adventure Line qui m’a permis d’être associé au processus de fabrication.
Fort Bavard : Depuis 2011 l’émission rencontre à nouveau un fort succès auprès du grand public. Mais en 2010, l’émission a essuyé un échec avec le retour des anonymes, comment l’expliquez-vous ?
Olivier Minne : Ça a été une vraie gamelle oui. Alors c’est vrai que pour le retour des anonymes on était parti sur l’idée d’une compétition. Peut-être que c’était la mauvaise option. Force est de constater que les anonymes, dans la compétition, ça n’a pas marché et le Fort a été en grand danger. C’est très paradoxal, mais c’est toujours comme ça. Les téléspectateurs réclament des choses qu’en fait ils ne veulent pas voir. Cela en a été une belle illustration. Les téléspectateurs réclamaient dans la rue, par courrier, le retour des anonymes. De mon côté, j’avais discuté de ce retour avec la chaîne. Et finalement cette version n’a pas trouvé son public. En effet, avec les anonymes, l’émission était moins divertissante, elle était plus une émission purement d’aventures, c’était une compétition avec une tension constante, et je pense finalement que Fort Boyard doit rester un mélange de divertissement et d’aventures. Un mélange de moments de tension, de dramaturgie et de divertissement.
C’est une émission qui doit être feel good finalement. Si une émission propose uniquement des moments de compétition, les plus jeunes s’en détournent, et les adultes n’adhèrent pas du tout.
Fort Bavard : L’échec des émissions nocturnes en octobre et décembre 2012, c’était plus curieux en revanche…
Olivier Minne : Le problème avec les nocturnes, c’est qu’on ne connaît jamais la concurrence en face. On a été très pénalisé par les programmes de la concurrence. Quant à la spéciale Halloween (diffusée le mercredi 31 octobre 2012 NDLR), elle n’a pas été diffusée un samedi, mais en plein milieu de la semaine. Or, on a beau dire ce qu’on veut, mais à un moment donné Koh-Lanta c’est le vendredi, Fort Boyard le samedi, Envoyé Spécial le jeudi, il y a des habitudes qui s’imprègnent.
Deuxièmement, moi je suis très fier du travail qui a pu se faire artistiquement parlant pour les émissions de fin d’année, tout comme celle d’Halloween. Je ne sais pas quel a été le sentiment du public, mais on ne peut pas dire qu’on se soit moqué des téléspectateurs et des fans de l’émission avec ce qu’on a proposé.
Fort Bavard : En effet, vu la grande qualité des émissions saluées unanimement par les fidèles du jeu, on peut regretter qu’elles n’aient pas eu le succès mérité…
Olivier Minne : Tout à fait je suis totalement d’accord avec vous, il y a une forme d’injustice. Alors peut-être que cette année-là, la version d’hiver de Fort Boyard n’était pas celle que les téléspectateurs attendaient le plus. Peut-être que le Fort est attendu spécifiquement pour la période de l’été, je n’ai pas plus d’explications que ça sur le fait que les audiences, qui n’ont pas non plus été catastrophiques, n’aient en revanche pas été au beau fixe. Même si l’émission n’a pas fonctionné en hiver, ça n’enlève rien au fait qu’avec la chaîne on réfléchisse à ce qu’il puisse y avoir dans les années à venir une autre version hors saison, parce qu’au fond la chaîne n’a absolument pas été déçue.
Fort Bavard : Vous avez reçu 60 candidats cette année, sans dévoiler bien entendu le contenu des émissions diffusées cet été, pouvez-vous nous donner votre meilleur souvenir de cette saison 2015 ?
Olivier Minne : Il y en a eu plusieurs. Les émissions ont, comme chaque année, des couleurs très différentes, une ambiance très différente, on a des typologies d’équipe qui n’ont rien à voir les unes avec les autres. On a eu une émission particulière avec une équipe de la dream team des basketteurs. Tony Parker était avec Nicolas Batum et Boris Diaw, on était très content de les avoir avec nous. Ce sont des mecs adorables ! Ce sont de grands champions, et c’est toujours un honneur de les recevoir dans une aventure comme celle-là.
Globalement, il y a eu de grands moments de rires et d’émotions, c’est le principe de l’émission. Je vais vous confier quelque chose, j’ai peut-être tort, mais en télévision plus que jamais et surtout pour une émission comme le Fort, moins on en dit, plus on laisse planer le mystère et mieux c’est. Je ne suis pas franchement favorable à tout donner à la presse d’un coup. Je reste convaincu qu’en télé, sous une forme d’inconscient, le téléspectateur aime bien aussi être surpris. Il aime être curieux, et qu’on ne lui dise pas tout. Et puis c’est une stratégie marketing aussi. Il faut laisser une part de mystère et de surprise pour la diffusion. On n’est jamais aussi heureux que quand on est cueilli, comme un fruit mûr, et que l’on découvre les nouveautés au fur et à mesure.
Fort Bavard : Si vous aviez en face de vous un téléspectateur qui n’a jamais regardé l’émission, que feriez-vous pour le convaincre de se brancher sur France 2 le samedi soir ?
Olivier Minne : Ah ah ! (il réfléchit) Je lui dirai que s’il a envie de revenir, le temps d’un moment, dans un voyage vers l’enfance, s’il veut se plonger dans un puits fantasmagorique et d’aventures, il n’a qu’une seule solution, c’est de se brancher le samedi à 20h55 sur France 2. L’émission n’est pas que, n’est plus que, un jeu, une émission d’aventures, il y a aussi autre chose aujourd’hui dans Fort Boyard. Le programme est presque devenu culte, il y a aujourd’hui quelque chose d’irrationnel en cela. Au-delà, en matière de montage, d’habillage, de tout ce qui entoure le jeu lui-même il y a une ambiance qui n’existe dans aucune autre émission aujourd’hui.
Donc je dirai à ce téléspectateur : « si vous voulez être surpris par un programme de télévision, qui peut être regardé par un large public, venez faire un tour sur France 2, vous allez être surpris. »
Fort Bavard : Cendrine Dominguez est la seule ancienne animatrice à ne pas avoir participé au jeu. Arriverez-vous à la convaincre un jour ? Peut-être, à défaut d’être candidate, lui faire intégrer l’équipe de Rouge, elle qui a toujours rêvé d’être une sorte de Mère Fouras.
Olivier Minne : (rires) Écoutez, je ne désespère pas de convaincre Cendrine de remettre les pieds sur le Fort. Mais je ne suis pas convaincu qu’on y arrive. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot !
Fort Bavard : Cette année le gong est resté dans la Salle du Trésor alors que vous évoquiez dans une interview à Puremedias il y a quelques mois un successeur envisagé pour La Boule. Pourquoi cette idée est-elle tombée à l’eau ?
Olivier Minne : Cette idée n’a pour l’instant pas été suivie d’effets parce que cette année nous avons envisagé déjà beaucoup de personnages différents, recrutés par le Père Fouras. Difficile dans ce cadre de recruter un remplaçant pour La Boule qui avait, entres autres, la charge des prisons. Cette idée a été effacée, ou du moins estompée, du fait de l’arrivée de nombreux visages. Et la deuxième chose, Yves Marchesseau nous a quittés il y a un peu moins d’un an maintenant. On a trouvé que ce n’était pas opportun de changer tout de suite pour trouver un nouveau geôlier dans le programme. De toute façon s’il devait y avoir un personnage prochain, ce sera quelqu’un qui n’aura absolument rien à voir avec La Boule. Aujourd’hui, ce n’est pas d’actualité et c’est Mister Boo, l’Homme-Fort, qui gère les prisons sur le fort.
Fort Bavard : Yves Marchesseau, alias La Boule, est décédé à l’automne. Il a marqué les esprits de plusieurs générations de téléspectateurs en étant le geôlier du Fort. Est-ce qu’un hommage lui sera rendu au cours de la saison ?
Olivier Minne : Alors il n’y a pas d’hommage rendu à Yves dans les émissions. Tout simplement parce que l’année dernière, Yves, pour des raisons de santé, n’était déjà plus avec nous. Entre temps, il nous a quittés en effet. Mais en revanche, l’ensemble de la saison 26 lui est dédié. À la fin de la première émission, un carton « in memoriam » sera diffusé juste après le générique de fin. Et ce pour rendre hommage à Yves. C’était bien le moins que l’on puisse faire. Il était dans nos pensées durant les tournages, comme l’année dernière d’ailleurs où on savait qu’il était malade.
Fort Bavard : Dans l’émission, les candidats ne sont plus trop, excepté au Conseil, face au Père Fouras. Il y a beaucoup d’énigmes qui se passent par téléphone ou par oreillette interposée. Pourquoi ne pas faire comme dans les versions étrangères, amener les candidats dans son antre pour répondre aux énigmes ?
Olivier Minne : Dans la version française, du temps de la vigie, il n’y avait que deux candidats qui allaient voir le Père Fouras. Ça n’allait pas au-delà de ça. Aujourd’hui, la rencontre directe se passe au Conseil, durant lequel un candidat est appelé pour une énigme. Donc en fait ce contact avec le Père Fouras qui est proposé aux candidats au moment du Conseil inclut la fameuse énigme qui était auparavant posée en Vigie. On trouve ce contact Père Fouras/énigmes à travers le Conseil. Pour le moment, dans la manière dont le programme s’articule, il n’y a pas de raisons formelles d’intégrer une nouvelle énigme dans l’antre du Père Fouras avec les candidats. En tout cas, ce n’est pas envisagé pour le moment.
Fort Bavard : Actuellement, vous animez Joker à 18h15 sur France 2, et vous avez animé Pyramide. Vous allez également produire une pièce de théâtre avec les animateurs de France 2, L’hôtel du libre-échange de Georges Feydeau.
Olivier Minne : En effet, c’est une pièce mise en scène par Raymond Acquaviva. C’est un professeur d’art dramatique, metteur en scène et comédien.
En ce qui concerne l’avenir de Pyramide, je n’ai pas de nouvelles, je ne suis pas sûr que Pyramide soit reconduit à la rentrée, peut-être plus tard, mais en tout cas pour la rentrée de septembre c’est sûr que non.
Pour ce qui est de Joker, le programme commence à s’installer après quatre mois d’antenne. Les audiences sont en hausse, la diffusion continue, notamment cet été le dimanche soir à la place de de Vivement Dimanche prochain. Joker sera de retour dans la grille de rentrée, au moins jusqu’en décembre.
Interview réalisée le 26 juin 2015.
Merci à Olivier Minne pour sa disponibilité et pour le temps qu’il a une nouvelle fois gentiment consacré à notre site.
Photos : © France Télévisions / G. Scarella / D. Merle