Publié le vendredi 1er janvier 2021 par Guillaume COMONT - Rédacteur en chef dans la rubrique Espace presse.

Chers internautes,

Quelle année ! Qui aurez pu penser lors de nos précédents vœux que nous allions vivre de tels bouleversements en quelques mois : l’arrivée du virus de la Covid-19, la crise sanitaire, les confinements…

Aujourd’hui encore, à l’heure où nous vous écrivons ces quelques lignes, la situation reste toujours compliquée, un nouveau confinement (le troisième !) plane au-dessus de nos têtes et l’arrivée de différents vaccins ne sera une solution qu’à moyen terme, augurant un début 2021 sous le signe de la vigilance et de nouvelles restrictions.

Et avec cette crise inattendue, que personne n’a pu anticiper et qui conserve beaucoup d’inconnues, c’est tout le monde audiovisuel qui a été bouleversé ! De nombreux événements ont été décalés, voire annulés : le Concours Eurovision de la chanson, le tournoi de Roland-Garros ou encore le Tour de France sur France Télévisions. De nombreux tournages ont aussi été suspendus et l’été dernier a été plutôt morose avec peu de programmes inédits à la clé.

Mais il en aurait fallu plus pour que Fort Boyard, notre jeu favori, soit éclipsé de l’antenne. Pour autant, nous avons tous eu des sueurs froides et la Présidente-directrice générale d’Adventure Line Productions, Alexia Laroche-Joubert, a révélé elle-même que si le confinement ne s’était pas achevé mi-mai, la 31e saison aurait dû être annulée purement et simplement faute de temps suffisant pour préparer le Fort. Nous avons donc eu très chaud ! Les équipes techniques et de production ont mobilisé toutes leurs ressources pour permettre le tournage des onze émissions commandées par France 2 ainsi que, à la surprise générale, des huit afters, tournés dans la foulée malgré le contexte. Un exploit en somme qui a quand même nécessité quelques aménagements, car Adventure Line Productions n’avait trouvé aucun assureur pour couvrir les risques liés au virus ! En cas de cas avéré et d’interruption de tournage, c’est la production qui aurait dû tout régler… Fort heureusement, le tournage a pu se tenir sans encombre de cet ordre et le secteur audiovisuel a obtenu un fonds d’aide pour l’avenir en cas de nouvelle crise sanitaire.

Bien sûr, cette saison 2020 a dû être largement adaptée : prise de température à l’embarquement, loge personnelle pour les différents protagonistes, stationnement des candidats à distance sur le proscenium, course au Trésor avec des masques… Bref, une saison hors norme, mais avec quelques nouveautés toutefois, surtout du côté des personnages.

Nous avons ainsi pu découvrir Kévin, professeur désigné par le Père Fouras pour la réouverture de la Boyard Academy, Cyril Gossbo dans l’épreuve de Slaïme en remplacement de la Lutte dans la boue, fermée provisoirement pour cause de distanciation sociale, Big Boo, le nouveau geôlier et sonneur de gong, ainsi que Tata Fouras, la tante disparue du Père Fouras ou plutôt son esprit frappeur. Autre surprise, la promotion de Casey, l’ancien Enfant du Fort, en Little Boo, pour lutter contre les candidats dans La Cage, belle et bien maintenue. Le bilan sur les nouveaux personnages de cette cuvée 2020 reste néanmoins mitigé, aucun n’a vraiment fait l’unanimité. Kévin a diversement convaincu en vigie, avec des séquences inégales, tandis que Cyril Gossbo a énormément agacé. Si Cyril Féraud a été à la hauteur, son personnage n’a pas séduit le grand public ni les fidèles du jeu, notant un décalage avec l’esprit du Fort. Le jeune animateur a néanmoins pu compter sur son fan club, très actif sur les réseaux, et attirer l’attention des enfants. Mais pas certain donc que ces deux derniers personnages soient reconduits, à l’inverse de Little et Big Boo. Quant à Tata Fouras, personnage symbolisé par un simple squelette dans une épreuve mystérieuse à la mécanique bien pensée, une reconduction n’est pas à exclure.

Du côté de La Cage, le fait que celle-ci soit dorénavant défendue ardemment par la famille Boo a été bien reçu par les téléspectateurs, alors que les enfants des saisons précédentes commençaient à sérieusement les lasser.

Le Willymix, en revanche, n’a pas vraiment convaincu par son côté répétitif et un Willy Rovelli un peu moins spontané que dans la précédente version. Mais chacun peut se rassurer, le producteur artistique du jeu, Guillaume Ramain, a d’ores et déjà annoncé que cette version n’avait pas vocation à être reconduite. L’idée du piment était intéressante, mais il aurait sans doute fallu une alternance avec un autre jeu d’une semaine à l’autre.

À l’inverse, le Bar clandestin « Chez Willy », avec sa façade trompeuse de Cabinet dentaire et son magnifique décor intérieur, a été l’un des bons points de la saison et permis de renouveler un peu la séquence du food truck qui ne surprenait plus vraiment. On peut féliciter la production pour cette idée.

Concernant le déroulement en lui-même, il est évident que le côté statique des candidats sur le proscenium avec Olivier qui tourne les clepsydres a fait perdre un peu la magie du jeu, mais c’était là le prix à payer pour faire cette saison 2020 et, finalement, l’ensemble a été plutôt bien géré avec l’intervention tout de même de personnages à proximité ou dans les coursives. Quant à la transition entre le prime et l’after, avec la nuit qui tombe petit à petit, l’effet a été plutôt intéressant à l’écran et a donné de belles images du Fort, encore inédites depuis la création du jeu.

Un after qui revenait d’ailleurs pour la troisième saison consécutive, et pour la deuxième fois sous un format récurrent chaque semaine. Le pari a été largement remporté, avec de beaux scores tout au long de l’été grâce à des sujets toujours intéressants, inédits et surtout différents de ceux de l’an dernier. Alors qu’on aurait pu craindre une redondance à la longue, les équipes ont su trouver d’autres angles, tout en conservant des défis boyardesques pour tenir les téléspectateurs en haleine jusqu’à minuit. L’arrivée de Delphine Wespiser en co-animatrice aux côtés de Willy et Olivier a été appréciée et a permis d’ajouter une touche féminine intéressante, permettant aussi de mieux répartir les interventions sur l’ensemble de la soirée et de diversifier les interlocuteurs, alors que les déplacements étaient limités. Il est possible que Delphine Wespiser voie son rôle encore s’étoffer pour la 32e saison, comme elle l’a elle-même évoqué dans une interview.

Il nous faut évoquer la programmation du jeu, bousculée cette saison avec un lancement plus tardif, le 11 juillet, mais qui a su créer la curiosité et l’impatience et n’a finalement pas porté préjudice au jeu. Le plus compliqué en revanche a été la fin de saison. Avec onze numéros (comme depuis 2019), la fin de la saison a été diffusée aux portes de l’automne, tout à la fin de l’été, le 19 septembre. Et comme chaque année, les épisodes diffusés en septembre ont davantage souffert, notamment à cause de The Voice Kids sur TF1, dont le public cible est le même que Fort Boyard. Comme les saisons précédentes, la question du nombre d’émissions et de la fin de saison reste un problème sur lequel la chaîne devrait sérieusement se pencher pour mieux valoriser les performances du programme. Néanmoins, sur l’ensemble de l’été, l’émission a réalisé une belle moyenne de 2,7 millions de téléspectateurs, la meilleure depuis 2016. Beau succès aussi pour Fort Boyard, toujours plus Fort ! Avec une programmation cohérente, uniquement en juillet-août pendant les vacances scolaires, l’after a très bien marché et réalisé des performances dans la lignée de l’année dernière. Le programme étant désormais bien installé, il est plus que probable que la chaîne recommande à la production une salve de huit numéros dans un format proche.

Enfin, cette saison 2020 a dû faire face, comme les précédentes, à son lot de polémiques. On en retiendra deux. La première, c’est bien sûr celle concernant la question animalière qui a occupé la presse et les médias tout au long de l’été ou presque. Porté par Hugo Clément, pourtant candidat de l’émission avec sa compagne Alexandra Rosenfeld, ce dossier brûlant a contraint la production à sortir du silence en promettant le non-remplacement des deux derniers tigres du jeu à moyen terme, sans que la question plus générale des autres animaux soit vraiment abordée à ce stade. Cette réponse, jugée plutôt tiède par les associations et les « défenseurs des animaux », risque donc fort de se reposer à l’avenir, notamment pour la chaîne soucieuse de son image. Et plus largement, si les tigres disparaissent du jeu à terme, verra-t-on une salle du Trésor vide ou avec des pièges d’un nouveau genre (comme à l’époque médiévale par exemple) ? Félindra sera-t-elle remplacée par un nouveau personnage ne venant que pour tourner la tête de tigre en fin d’émission ? Une difficile équation pour la production, sans doute partagée par l’idée de sauvegarder l’imaginaire du jeu, tout en donnant des gages sur la protection animale. Autre polémique, sans doute plus confidentielle, le coup de gueule de Francis Lalanne alias Narcisse Lalanne, qui semble ne pas avoir digéré sa non-reconduction dans le jeu en 2020 dénonçant une mise à l’écart à cause de son âge… Réponse ferme de la production qui lui a répondu que personne n’est jamais assuré de reprendre son rôle la saison suivante hormis le Père Fouras… Piqué au vif, l’intéressé a indiqué travailler sur un jeu alternatif mettant en scène son personnage de Narcisse, nom qu’il a déposé dans la foulée auprès de l’INPI. Une chose est sûre, le saltimbanque du Fort ne devrait pas retrouver de sitôt la vigie du Fort…

Parlons maintenant de l’avenir. Alors que nous vivons encore dans un monde très incertain, le retour à la normale sera-t-il pour ce printemps ? Les tournages de la 32e saison de Fort Boyard pourront-ils de nouveau se tenir dans des conditions « normales » ? Rien n’est moins sûr. Si les candidats et les principaux protagonistes pourront être testés, ce qui permettra de fonctionner avec moins de distanciation sociale et de limiter le risque de contamination, des précautions importantes devront subsister, ne serait-ce que parce que le Fort est un lieu exigu (de même que les navettes assurant le transport maritime) où un virus peut vite se propager et toucher une partie de l’équipe. La période des tournages, décalée d’un mois et demi l’an dernier (finalement fixée à fin juin), dépendra sans doute encore des mesures gouvernementales en vigueur au printemps et conditionnera donc aussi le retour plus ou moins rapide de l’émission à l’écran (fin juin ou début juillet). Toutefois, le fait que la saison 2020 ait pu se tenir peut nous rendre très optimistes et nous faire espérer une 32e saison plus conforme au schéma artistique habituel, avec davantage d’interactions sociales. On peut également être plus confiant sur le nombre de nouveautés, qui pourrait bien repartir à la hausse, car il est vrai que nous étions tous restés sur notre faim l’été dernier avec la découverte de la plupart des grosses nouveautés sur les trois premières émissions.

Au terme de ce bilan, nous souhaitons remercier infiniment toutes les équipes d’Adventure Line Productions d’avoir œuvré sans relâche pour permettre la réalisation de la 31e saison et France Télévisions pour ne pas avoir renoncé à sa diffusion, comme ont pu le faire des chaînes pour d’autres programmes pourtant moins difficiles à tourner. Preuve en est qu’il ne faut jamais désespérer et toujours garder espoir. Ce partenariat entre France 2 et la production de Fort Boyard, couplé à la ténacité d’Alexia Laroche-Joubert, est un atout indéniable à entretenir.

L’heure est maintenant venue de vous remercier tous infiniment ! Vous qui êtes présents depuis 19 ans sur notre site, qui en parcourez les pages assidûment et de plus en plus nombreux au fil des saisons. Comme nous, le Fort et ses habitants vous font rêver. Comme pour nous, la magie opère chaque année. Et comme nous, vous en redemandez depuis plus de 30 ans. Et ce n’est pas terminé !

À toutes et à tous, recevez nos meilleurs vœux pour cette année 2021. Et en ce premier jour, plus encore que les années précédentes, nous vous souhaitons surtout de vous porter pour le mieux. Les six prochains mois seront sans doute encore difficiles, raison de plus pour s’évader et se divertir, car que serions-nous sans culture, sans divertissement et sans lien social, des éléments essentiels à notre bon équilibre !

Bonne Année 2021 et vive Fort Boyard !

Toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus FORT !

L’équipe de FortBoyard.net
www.fortboyard.net

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