On n’demandait qu’à rire lors de la spéciale Noël de Fort Boyard. Verdict.
Publié le mercredi 26 décembre 2012 par Avis de la rédaction 2012.
dans la rubriqueRappelez-vous, nous avions attribué la très belle note de 17/20 à la spéciale Halloween de Fort Boyard diffusée le mercredi 31 octobre. La rédaction avait parfaitement adhéré à l’ambiance sombre et fantaisiste qui régnait alors dans la Forteresse, tandis que l’équipe composée de Miss France et de l’animateur Christophe Beaugrand avait su nous faire passer un agréable moment. Cette fois point de citrouilles, squelettes ou autres toiles d’araignées, mais des boules de noël, des sapins, des bonhommes de neige, des cadeaux – empoisonnés il est vrai – et même une bûche de Noël, mais plus immergée que glacée.
Le décor de la spéciale, fortement travaillé par Adventure Line qui n’avait pas lésiné sur les effets de lumière avec des guirlandes lumineuses du meilleur effet, a assuré en grande partie le spectacle. Les saynètes avec un Père Fouras plus malicieux que jamais coiffée d’un bonnet de Père Noël et des personnages dans l’esprit de Noël, d’une Lady Boo en mère Noël aux Passes tout de rouge et blanc vêtus, ont su grandement contribuer à l’ambiance de l’émission.
Mais tout cet apparat festif a-t-il suffi à combler toutes nos attentes avant Noël ? Avant de répondre précisément à cette interrogation et de distribuer les bons et mauvais points de la soirée, revenons sur les différents moments de l’émission.
Pour commencer, il nous faut signaler le bel effort graphique réalisé pour cette deuxième spéciale. Le logo a été une fois de plus adapté avec goût, coiffé d’un bonnet de Noël et habillé d’un sapin blanc, sans oublier les effets neigeux incrustés. Les fonds d’écran, que ce soit lors de l’annonce d’une épreuve avec sa porte, lors du décompte des clés ou dans le générique de début, ont tous été très soignés avec une dominance de rouge, des flocons de neige ou des étoiles flottantes, un Fort sous la pleine lune… Même les règles du jeu ont subi une adaptation pour l’occasion, ce qui montre la volonté de la production de ne rien laisser au hasard et un souci constant du détail. Enfin, les épreuves elles-mêmes ont subi un certain nombre de liftings pour coller parfaitement à l’esprit de Noël voire ont été créées pour l’occasion.
La première partie de l’émission commence avec l’habituelle chasse aux sept clés. Amel Bent ouvre cette partie avec le Baril de poudre. Si la caisse a pris la forme d’un cadeau de Noël géant enrubanné, le principe n’a pas changé. Et Amel ne se laisse pas déconcentrer. Elle parvient à extraire juste à temps la première clé du labyrinthe qui la retient, sortant de la cellule au moment où la caisse s’effondrait. C’est ensuite le tour d’Arnaud Tsamere qui écope de la très difficile épreuve d’Excalibur. Il a toutefois de la chance : le Père Fouras a enfoncé légèrement l’épée dans son socle et remplacé la corde à trancher par un pain de glace. Malgré ces petits coups de pouce, cela ne suffira pas à Arnaud qui passe à côté de l’épreuve. Caroline, malgré sa volonté de bien faire, ne rattrape pas cet échec face à une Lady Boo habillée pour l’occasion d’épaulettes et d’un short de Noël. Entre alors en scène le célèbre duo des Lascars Gays en cellule interactif. Après n’avoir pas su déterminer la couleur de l’écharpe d’un bonhomme de neige virtuel, ils sauvent la mise en trouvant l’ours polaire le plus gourmand, ouf ! Le souffle de la réussite continue alors de souffler avec Amel Bent, reconvertie en cloche selon les propres termes de Caroline, qui réalise immédiatement sa maladresse qu’Amel lui pardonnera sans problème, trêve de Noël et solidarité féminine obligent. Jérémy Ferrari fait ensuit feu de tout bois et montre toute son habileté, en réussissant à glisser l’embout de l’obus de l’épreuve De la terre à lune dans l’année retenant la clé, c’est déjà la quatrième, l’équipe semble sortir doucement de sa torpeur. Mais la spirale des échecs reprend vite le dessus : Caroline n’apprécie pas du tout les cadeaux empoisonnés du Père Fouras dans la cellule du même nom, inventée par la Sage pour cette spéciale dans la cellule vide du Bizutage, tandis qu’Arnaud Tsamere et Jérémy Ferrari font « plouf » dans l’épreuve de la Poutre jets-d’eau, sans avoir réussi à se maintenir en équilibre tout en évitant les projections. Les Lascars Gays nous gratifient ensuite d’une petite scène de ménage dans l’épreuve des Baguettes en brisant de multiples vases chinois, qui espérons-le, ne manqueront pas au Père Fouras. Malgré leurs efforts, le temps manquera pour positionner tous les vases nécessaires dans les paniers. Peu de temps après, l’Alerte rouge du Fort est déclenchée par la pétillante Caroline qui n’a pas su éviter les lasers et finit prisonnière, livrée à un La Boule ravi d’avoir un peu d’occupation en ce jour de fête. Piquée au vif, Amel Bent ne se laisse pas déstabiliser par Luciole et parvient à toucher assez de balles dans la Cellule interactive pour débloquer la cinquième clé. Le sort s’acharne sur Arnaud Tsamere qui, malheureusement pour lui, est choisi pour la terrible épreuve de Gagarine où il échoue en ne trouvant pas l’énigme du Père Fouras, qui s’en amuse comme à son habitude tout en faisant pivoter frénétiquement son joystick. L’avant-dernière épreuve, maritime, est plus favorable à l’équipe. Amel Bent, Majid Berhila et Hugues Duquesne ne relâchent pas leurs efforts pour atteindre le radeau à proximité de l’escalier extérieur du Fort. Hélas, Jérémy Ferrari, de son côté, ne sort pas indemne de la Salle des tortures et l’équipe, en plus d’une prisonnière, doit sacrifier un de ses membres pour récupérer la septième clé, sésame permettant le déverrouillage de la grille de la Salle du Trésor.
Et comme pour se faire pardonner, Jérémy se désigne pour affronter un défi de Blanche. Pas insensible au charme de la flamboyante Juge du Fort, il réussit en deux coups le défi du Tourné-lancé et sort donc libre. Caroline Costa frôle la récidive, mais parvient finalement in extremis à réussir le défi de la Paille. La Boule n’aura pas droit à son dessert ce soir.
Après une partie épreuves éprouvante, c’est l’heure pour l’équipe de se lancer dans de terribles aventures en quête des indices permettant de déduire le mot-code du soir connu seulement par le Père Fouras et sa confidente Félindra. Et le moins que l’on puisse dire c’est que cela commence particulièrement mal : les Lascar Gays, à nouveau réunis, sont terrorisés dans le Brancard du Fort. Majid, encapuchonné, se débarrasse des mygales et scorpions par de grands gestes frénétiques, sans jamais en manipuler un seul pour trouver l’indice. Hugues est plus courageux et jouit de chance : il trouve une partie du code tombé du corps d’une mygale et essaye de trouver la deuxième, sans grand succès. Les deux compères ressortent totalement paniqués et Majid, réalisant qu’une mygale est restée accrochée à son polo, saute du brancard et se débarrasse de son vêtement courant se réfugier dans la coursive à proximité. La seconde aventure ne sera guère mieux réussie. Pourtant Arnaud y met de la bonne volonté et trouve l’instrument permettant de libérer la scie. Seulement, il manquera de temps pour couper en apnée la bûche de Noël en bois immergée. Ses coéquipiers, surtout les Lascars Gays, qui après la séquence précédente auraient pu se faire oublier, ne cessent de se moquer gentiment de lui… Gentiment certes, mais avec un peu trop d’insistance. Amel Bent nous offre ensuite (et enfin) un vrai spectacle plein de grâce. En funambule, elle semble très à l’aise, à tel point qu’elle parvient même à rire des plaisanteries lancées par ses camarades tout en arrachant la cartouche avant qu’elle n’explose. Quelques minutes après, pour la troisième fois de la soirée, le Père Fouras jette son dévolu sur Caroline Costa à qui il pose une énigme dans la terrifiante Cabine abandonnée. Et le Père Fouras a bien choisi sa cible, qui nous gratifie de nombreux cris perçants à chaque apparition de blatte. C’est l’échec. Rattrapé cette fois par Majid Berhila et Jérémy Ferrari dans la Tyrolienne infernale. Majid réalise un très beau lancé, la boule de Noël en sa possession atterrissant à proximité de Jérémy, qui peut aller la récupérer sans mal et crier ensuite le code libérant la cartouche-indice à l’aide de son porte-voix. Non sans ironie, Amel Bent se dit « choquée » par la violence de l’aventure qui, faut-il le rappeler, propulse le candidat tête en bas dans le vide depuis la terrasse (autrement dit le toit) de l’édifice ! La partie se solde avec l’aventure de l’Égout. Victime du même syndrome de découragement qu’une Miss France ou Amaury Vassili, Amel Bent ne parvient pas à surmonter sa peur des rongeurs et refuse de descendre le long du « toboggan » qui doit la conduire à une boule sur laquelle est écrit le code permettant la libération de la cartouche-indice. Avec seulement deux indices, comme le dit Olivier, la chasse aux Boyards s’avère très compliquée, et des sacrifices indispensables aux portes de la Salle du Trésor.
Mais avant cela, il faut tenter de grappiller de précieuses secondes au Conseil. C’est Caroline Costa qui s’y colle la première, mais sans succès puisqu’elle fait couler le verre dans le duel de l’aquarium, qu’elle connaît pourtant par cœur ; dix secondes s’envolent. Jérémy Ferrari lui emboîte le pas, avec plus de fortune cette fois puisqu’il trouve très rapidement l’énigme du Père Fouras et remporte donc quinze secondes supplémentaires. Enfin, Amel, grâce à une stratégie bien à elle, tout juste réglementaire (mais le Père Fouras, à la veille de Noël, semble être plus compatissant qu’à l’accoutumée), remporte le duel de la « Cartouche volante », décidément bien long, et donc vingt secondes plus. Ce sont au total 3 minutes et 25 secondes que l’équipe passera dans la Salle du Trésor, ce qui est un résultat satisfaisant.
L’heure de dégoupiller les cartouches-indices a sonné. Olivier donne le coup d’envoi en actionnant sa manette et l’équipe se creuse les méninges pour trouver le mot-code. Les indices Pâte et soie sont insuffisants et l’équipe sacrifie donc Caroline et Arnaud Tsamere qui donnent à leur équipe deux indices supplémentaires bienvenus : Cadeau et Carte. Après quelques secondes de réflexion, l’équipe se met d’accord et part sur le mot code Papier. Félindra actionne la tête de tigre permettant la libération du Trésor. Le mot-code s’avère exact et l’équipe recueille tout de même 16 670 € pour l’association Huntington Avenir luttant contre une maladie héréditaire et orpheline se traduisant par une dégénérescence neurologique provoquant des troubles moteurs et cognitifs.
L’équipe, bien que sympathique, n’a pas réussi à convaincre par son humour. Si Jérémy Ferrari s’en est assez bien sorti (on pense notamment à sa plaisanterie sur la « nage synchronisée d’Amel Bent lors de l’épreuve du Radeau), les Lascars Gays n’ont pas fait mouche avec un humour un peu lourd, surtout à l’encontre de leur comparse Arnaud Tsamere, plein de bonne volonté malgré ses échecs successifs. À l’inverse, les Lascars Gays, en plus d’avoir fait preuve d’un humour parfois douteux, ont manqué souvent de volontarisme, refusant même de se prêter complètement au jeu, ce qu’on pardonnera à Amel pour l’aventure de l’Égout dans la mesure où elle a brillamment réussi plusieurs de ses épreuves, notamment le Funambule et le Baril de poudre. Caroline Costa, quant à elle, a apporté une touche de jeunesse et de fraîcheur à l’équipe, ce qui n’a pas fait de mal.
Du côté des saynètes, le Père Fouras nous a gratifiés de bons moments : les cadeaux pour Olivier tous plus douteux les uns que les autres (cadeau contenant en fait un parchemin annonçant l’épreuve à jouer, patin à glace tout rouillé), cadeau pour Lady Boo suite à son succès sur la Poutre, saynète du Père Fouras au Conseil qui a peur d’être contaminé par les tigres… Bref, le Père Fouras comme on l’aime.
Au final, près de deux heures d’une spéciale haute en couleur, que les fans ne sont pas prêts d’oublier dans la mesure où cela faisait tout de même quinze ans que le Fort n’avait pas été diffusé à cette période de l’année. On ne peut que féliciter les équipes pour le magnifique travail de décoration, de scénarisation et d’adaptation du Fort à l’occasion de cette spéciale. Malgré une audience en deçà des espérances et qui méritait bien mieux, il restera aux fans un magnifique souvenir de Noël et ça, ça n’a pas de prix !