Une équipe peu motivée...
Publié le mercredi 18 juillet 2012 par Avis de la rédaction 2012.
dans la rubriqueLes émissions diffusées le 14 juillet ont souvent une saveur particulière. Malheureusement, samedi, ce n’était pas un feu d’artifice de réussites et d’exploits avec l’équipe de Sheryfa Luna.
C’est donc une équipe totalement mixte (trois hommes, trois femmes ; des footballeurs, des animateurs et une chanteuse) qui a pris d’assaut la vieille bâtisse charentaise-maritime un jour de fête nationale.
Le jeu débutant dès lors qu’ils foulent les vieilles pierres du Fort, les femmes commencent et n’y arrivent pas. Sheryfa Luna arrête précipitamment le Percolateur, une nouvelle épreuve bien sympathique, sous prétexte qu’elle n’y arrivait pas et Catherine Laborde et Julie Raynaud n’arrive pas à passer le premier obstacle dans les Baguettes. Pour les hommes, le succès n’y est pas non plus : Jimmy Briand tombe à la fin du parcours de la Salle des tortures – quasi impossible de refaire ce parcours éprouvant une deuxième fois – et Gaël Leforestier et Rod Fanni tombent aussi, dans la Poutre jets d’eau. « C’est mou », un peu comme cette équipe...
Le succès n’arrive toujours pas par la suite : la miss météo de TF1 ne comprend pas le casse-tête à résoudre dans le Baril de poudre – il faudrait d’ailleurs le changer ou alors expliquer en détails les règles à l’avenir -. La première clé ne vient qu’avec la Cellule interactive, avec Jimmy Briand répondant à une énigme visuelle. Deux énigmes plutôt, comme la première a été raté. Le choix des énigmes ne change guère d’ailleurs par rapport à l’an dernier même s’il est plaisant de voir que les petits jeux visuels concoctés par le Père Fouras n’ont pas complètement disparu cette année.
Lady Boo n’a pas eu grand chose à faire, dans cette émission, si ce n’est remettre à terre une Sheryfa Louna qui manquait de tacte. Après cette succession d’échec, on sent que la production propose des épreuves plus faciles pour que l’équipe ne reparte pas bredouille. Le Tourniquet, synonyme justement, ces dernières années, de clé facile à gagner, ne réussit pourtant pas à Gaël Leforestier, toujours par manque de temps. Catherine Laborde fait preuve de retenu dans les Jarres en ne fouillant que les bocaux transparents, pourtant remplis de souris... et puis c’est tout ! Il vaut mieux passer à autre chose que de rester immobile dans la cellule jusqu’à la fin de la clepsydre. Rocket-man permet enfin à l’équipe, dans les dernières secondes de la clepsydre, avec Julie Raynaud voltigeant dans les airs, aidée par les hommes de l’équipe. Nouvelle mauvaise passe avec le célèbre Tapis roulant, que Rod Fanni rate à cause de la mauvais astuce donnée par l’autre footballeur, et Gaël Leforestier dans la Cellule interactive et ses cases rouges défilantes à éviter. Toujours par manque de temps... et d’envie pour certains...
On enchaîne les épreuves et toujours deux clés au compteur. Olivier Minne ne cesse de leur rappeler que toute clé manquante obligera un candidat à entrer dans la Salle du jugement et, peut être, rester prisonnier. Sheryfa Luna obtient la troisième clé dans la nouvelle et très intéressante épreuve de Gagarine sans appuyer sur le bouton d’urgence pour arrêter la machine infernale malgré le fait qu’elle ne se sentait pas bien ; énigme peut être plus facile que les autres mais réfléchir tout en tournoyant n’est pas simple. La quatrième clé est finalement obtenue grâce à Rod Fanni dans le Tord boyaux, qui a perdu son pantalon pour l’occasion. Le gong sonne, et trois candidats vont devoir passer devant Blanche, la juge.
Place au jugement donc ; la nouvelle juge Blanche, dont le jeu d’actrice ressemble à celui de Marie-Louise Hustings, même si elle surjoue un peu lorsqu’il s’agit de raccompagner les candidats, les attend. Catherine Laborde se dévoue et, bien que maladroite au départ, réussit dans le nouveau jeu de la Paille, un jeu pas spécialement spectaculaire mais stressant et rempli de suspens. Sheryfa Luna teste elle aussi un nouveau jeu avec la Planche, qu’elle réussit du premier coup. Reste à voir dans les prochaines émissions si ce jeu est aussi simple. Enfin, Jimmy Briand se sacrifie pour la dernière clé. Déjà qu’il arrivait difficilement à marquer des buts cette année avec le pied en Ligue 1, c’est la même chose avec la main dans Plateau tournant. L’équipe se retrouve alors à cinq.
Malheureusement, point de sursaut dans la partie aventures ! C’était pourtant bien parti avec la Tyrolienne inversée avec Rod Fanni attaché par les pieds et Sheryfa Luna dans l’eau et un indice à la clé. L’épreuve, très intéressante, demeure toujours complexe dans ses règles, surtout avec le trousseau de clé au départ. Le tout, bien évidemment, avec un système de cadenas dont on peut réellement douter de son utilité. Trois aventures et trois échecs ensuite avec la Cabine abandonnée et un Gaël Leforestier de marbre malgré la pluie de cafard, la Chaise instable et une Julie Raynaud qui a littéralement dépassé sa peur du vide et, malheureusement, la Cellule qui rétrécit qui n’a duré que quelques secondes, la faute à Catherine Laborde qui a détaller aussi sec lorsqu’elle a vu le serpent, bien que figuratif dans la cellule, au sol. Le salut ne vient qu’avec Julie Raynaud, qui, cette fois arrive à donner le code à son équipe très habilement dans la Cage immergée. Dernière aventure avec le footballeur marseillais dans la Tête chercheuse, un peu lent. Une nouvelle fois, le temps à jouer contre eux et le troisième indice leur passe sous le nez.
La partie Conseil ne dérogera pas à la règle : le nouveau duel des Clous en équilibre ouvre le bal et c’est un succès pour la chanteuse qui remporte sa mise de 10 secondes. Reste à voir si, à long terme, le duel reste aussi rapide, un des deux joueurs se faisant piégé par le manque d’équilibre des clous sur la ficelle tombante, ou peut durer longtemps, comme l’autre duel des Clous. Catherine Laborde, cette fois ci dans un lieu où aucune bestiole de la forteresse n’est présente, ne trouve pas l’énigme du Père Fouras (la quatrième de l’émission !) et Gaël Leforestier se fait piéger dans le jeu des Bâtonnets ; à noter que, depuis quelques années, le nombre de bâtonnets sur le support change pour casser toute stratégie préalable. Moins 35 secondes au compteur, ce qui fait, avec la première mise gagnée, deux minutes trente-cinq dans l’antre des tigres. Il va falloir réfléchir rapidement sur le proscenium !
Avec seulemen deux indices, l’équipe, déjà amputée d’un membre, est obligée de faire des sacrifices. Catherine Laborde, Sheryfa Luna et Julie Raynaud permettent à leurs co-équipiers d’avoir trois indices supplémentaires. La Boule emmène d’ailleurs le prisonnier, Jimmy Briand, au dessus de la grille de la Salle du trésor, assisté au grand dénouement. Bonne idée mais, à cette place, que ce passerait-il si un candidat fait prisonnier entendait les indices et crierait un mot code à ses co-équipiers ? Carnet, album, voix, lettre, poste... rien ne vient avant les trente dernières secondes : timbre ! Trop tard, le deux candidats restant n’ont même pas le temps d’écrire le mot sur l’alphabet géant. Le mot code étant pourtant bon mais le temps leur a encore joué des tours.
On parle enfin de l’association dans les dernières minutes du jeu ; les candidats devraient en parler également en début d’émission, afin que tous soient concernés et restent focalisés sur cela tout au long de l’émission. Face au monde remporte malgré tout les 3 000 euros garanties à toute association caritative ; Félindra, d’ailleurs, bien qu’ayant composé le bon mot code et fait tomber les boyards, ne donne pas de bourse aux candidats.
Comme l’a dit Gaël Leforestier, on préférera revoir ses précédentes participations, dont l’émission culte avec Bruno Solo en 1996, et oublier celle là car il n’a ramener aucune clé, indice ou temps supplémentaires, comme Catherine Laborde, qui s’est illustrée par sa peur des petites bêtes et ses abandons successifs, dont le dépassement de soi n’a jamais été mis à profit. Sheryfa Luna a fait preuve d’une certaine nonchalance par moment, même si elle est, en définitive le maillon fort de l’équipe car c’est elle qui a réussi le plus de jeu. Julie Raynaud, malgré quelques remarques désobligeantes, s’est dépassée dans les airs et dans l’eau. Les deux footballeurs, Rod Fanni et Jimmy Briand, semblaient être les deux candidats les plus impliqués et les plus motivés, et donnant de bons conseils à leur camarade dans les cellules.
Côté animation et réalisation, seul point positif de l’émission du 14 juillet, le spectacle était là. Olivier Minne a parfaitement pris les marques de son rôle de baroudeur depuis l’an dernier et devient plus complice des « Passes », qui n’hésitent pas à se chamailler, du Père Fouras, des candidats (même s’il n’a cesser de les rappeler à l’ordre) et des téléspectateurs. Les parchemins piégés avec un pétard ou couverts de boue renforcent l’effet immersion et devienent des petits « teaser » des prochaines épreuves. Cependant, si les inscriptions inutiles sur les parchemins ont disparu, les règles devraient être données aux candidats avant certains épreuves (comme le Baril de poudre). Bonne idée, d’ailleurs, d’illustrer les propos d’Olivier Minne avec des images de l’épreuves quand les règles sont un peu confuses. Les saynètes donnent aussi une impression de direct avec Lady Boo, couverte de boue justement, se faisant féliciter par le centenaire gardien et Passe-Muraille, qui s’est pris un saut d’eau, qui déambule mouillé dans le Fort. Ces saynètes ont l’air plus nombreuses que l’an passé ; reste à savoir s’il n’y aura pas des redites au fil de la saison, comme en 2011.
En bref, l’émission de samedi a montré tout ce qu’il ne fallait pas faire : le trésor de Fort Boyard, cela se mérite ! Les aventuriers d’un jour doivent placer le collectif au dessus des individualités, être solidaires, ne faire qu’un, dépasser leurs limites et tenter le tout pour le tout quand cela s’annonce mal. Le pire dans tous cela, c’est que l’association défendue, coeur du jeu depuis ses premières années, a été complètement oubliée ! Les téléspectateurs partis sur la plage ou dans d’autres lieux de leur ville pour assister aux feux d’artifice locaux n’auront, malheureusement, rien raté...
Photo : © France Télévisions / Gilles Scarella