Le Fort retrouve ses lettres de noblesse
Publié le mercredi 13 juillet 2011 par Avis de la rédaction 2011.
dans la rubriqueC’est le champion de judo Teddy Riner et la graine d’artiste Caroline Costa qui étaient sur le Fort samedi dernier pour le dévaliser de ses boyards. Alors que nous avions attribué un 15/20 à la première émission de la saison, qu’en est-il pour ce nouveau numéro dans lequel nous avons pu découvrir d’autres nouveautés ?
Quelle émission ! On s’attendait au casse du siècle avec une équipe composée d’un champion tel que Teddy Riner ou d’un footballeur surentraîné comme Rio Mavuba. Et pourtant !
Il faut dire que rien ne laissait présager un échec en début d’émission, l’équipe ayant été particulièrement efficace.
En effet, si le duo improbable de Teddy et Caroline Costa n’a pas porté ses fruits dans l’épreuve des Baguettes (revue et corrigée pour l’occasion avec le retour de véritables vases… aussitôt cassés !), la meneuse de revues Marlène Mourreau qui n’a pas froid aux yeux n’a fait qu’une bouchée de Lady Boo. Grâce à un habile mouvement de Marlène, la Lutteuse n’a pas pu maintenir son équilibre, permettant à la candidate de se saisir en 20 secondes de la clé. De son côté, Rio Mavuba nous a gratifiés d’une très belle performance dans la Salle des tortures où il ne s’est pas laissé impressionné par la présence d’un python malicieux ayant trouvé refuge sur une corde. Il faut dire que le nouveau décor « junglesque » de la cellule s’y prête bien. L’humoriste Booder au bagout démesuré n’a pas non plus ménagé ses efforts dans l’épreuve du « Tord-boyaux » adoptant une tactique en lançant les palets permettant de faire avancer la clé avant de pénétrer dans le boyau tournant. Teddy s’est ensuite rattrapé en se transformant en chevalier servant dans l’épreuve d’Excalibur, une épreuve taillée sur mesure pour un colosse de cet acabit. Caroline Costa, du haut de ses 15 ans, ne s’est pas non plus laissé impressionner par le Père Fouras. Jouant de chance, elle a répondu habilement à son énigme visuelle.
La situation a commencé à basculer par la suite. Marlène, pétrifiée par le vide, n’est pas ressortie à temps du Précipice extérieur malgré sa bonne volonté notable. Booder a fait son maximum sur le Ring malgré les moqueries de son camarade Teddy qui a préféré faire le pitre tout au long de l’épreuve plutôt que d’encourager son camarade. Alexandre Pesle n’a pas eu le pied marin en échouant dans l’épreuve du même nom à cause d’un excès de lenteur. La partie se clos sur l’épreuve du Bizutage qui reforme une nouvelle fois le duo Teddy Riner-Caroline Costa, un duo gagnant cette fois.
À l’issue de la partie clés, l’équipe déçoit en ne récupérant que six clés alors qu’elle avait toutes les cartes en main pour récupérer les sept. La Cellule interactive n’a pas non plus porté chance aux candidats, seule Caroline Costa n’a pas été impressionnée, Alexandre et Rio ayant été un peu fébriles dans leur défi respectif.
Nous étions la semaine passée dubitatifs sur la difficulté des défis lancés par Blanche. Nous pouvons cette semaine nuancer notre propos aux vues des piètres résultats de l’équipe. Désigné sans ménagement par son équipe, Booder, faute d’une concentration suffisante, a échoué lamentablement au défi des « Trois niveaux », au passage déjà vu la semaine dernière. Quant à Marlène, elle passe à deux doigts de la libération en ne réussissant pas le défi de la Perche, un défi intéressant requérant une grande habileté. On notera cette semaine l’intransigeance de Blanche, qui a été sans pitié avec les candidats.
L’équipe, qui avait déjà une prisonnière, sort encore plus affaiblie à l’issue de ces défis : deux candidats restent enfermés jusqu’à la fin de l’émission, un fait rare dans l’émission, qui pénalise incontestablement l’équipe.
L’heure des aventures sonne ensuite. Une fois de plus, le grand gaillard Teddy Riner se laisse emporter par ses émotions. Incapable de contrôler sa peur, il manque de rester enfermer dans la Cellule qui rétrécit à cause d’un serpent lové à côté de la sortie.
Alexandre Pesle rattrape la situation en étant efficace dans l’aventure de l’Égout que nous avons pu apprécier cette semaine intégralement. Le retour du Tuyau transparent fait plaisir, mais le résultat à l’écran n’est pas des plus esthétiques. Rio brille aussi dans l’Atelier englouti, petit remix de la Maison engloutie d’antan. Rebelote ensuite, le grand Teddy se laisse intimider par les petites bêtes du Fort (des blattes) et ne parvient pas à se concentrer sur l’énigme du Père Fouras que ce dernier dicte via un téléphone. L’intrépide Caroline hésite à sauter, mais le fait avec classe et aplomb récupérant ainsi un nouvel indice, ce qui n’est pas du luxe. La partie se termine avec un beau parcours d’Alexandre Pesle dans la Tête chercheuse, mais le manque de réactivité de ses camarades pour le calcul n’a pas permis de délivrer la cartouche qui s’autodétruit.
L’équipe ne se rattrape pas au Conseil puisque tous les duels sont ratés sauf celui des Poids où Alexandre Pesle réalise un exploit grâce à un mental d’acier et surtout grâce à la faiblesse du Maître.
Aux portes de la Salle du Trésor, l’équipe découvre les mots Beauté, Neige et Musique et refuse tout sacrifice, certaine que le mot code est le mot Défilé.
La désillusion est proche. Félindra tourne l’inusable tête de titre, mais les Boyards se font attendre… trop attendre. L’équipe perd. À cause d’un excès de confiance, elle doit se contenter de la bourse de consolation de 3 000 € délivrée par Félindra pour son association Magie à l’hôpital. La jeune Caroline Costa accuse le coup. Alexandre Pesle, dans un beau geste de générosité, propose de mettre la main à la poche pour combler le manque à gagner.
Au final, une émission agréable à regarder malgré quelques fausses notes. On ne peut que noter le manque d’esprit d’équipe de Teddy Riner, plus préoccupé de se moquer de ses camarades que de récupérer des clés.
Alexandre Pesle, Rio Mavuba et Caroline Costa en revanche ont fait preuve de beaucoup de bonne volonté. On regrette que Booder et Marlène n’aient pas pu s’investir davantage.
L’émission fut en revanche très divertissante. Nous avons assisté à des saynètes d’anthologie. Le Père Fouras était très en forme : la scène de préparation avant le Conseil et celle où il distribue des bonbons pour récompenser les Maîtres au sortir de la session furent excellentes. On peut également penser à la réprimande de Lady Boo après son échec face à une Marlène très en forme.
Nous avons retrouvé également avec grand plaisir l’épreuve du Pied marin, qui semble toutefois bien difficile à réaliser dans un temps si court. Le décor est soigné et ne donne plus l’impression de se situer sur le Fort. Bien que de courte durée, l’épreuve des Cotons-tiges a fait un retour magistral dans une ambiance de fête foraine réussie.
L’absence des coordonnées de l’association malheureuse en fin d’émission (comme beaucoup l’ont remarqué avec justesse), ainsi que l’inutilité des parchemins et petites rimes avant chaque épreuve font partie des éléments à revoir pour l’an prochain. Tout comme le fait que Félindra ne compose plus le bon mot code en cas d’échec pour libérer le Trésor, cela faisait partie des mises en scène boyardesques auxquelles nous étions habitués et qui manquent un peu dans le cas présent. On apprécie en revanche le petit chronomètre stressant à la fin des clepsydres, même s’il n’est pas toujours parfaitement calé sur ce qui reste dans la clepsydre.
Quant au Père Fouras, il remplit parfaitement son rôle cette année, il préside à merveille le Conseil et titille bien les candidats avec humour (on pense à sa fameuse réplique « Tenez la voûte, il va nous éclater le mur ! » à destination de Teddy Riner qui semble l’avoir quelque peu agacé par son comportement).
Nous avons enfin retrouvé un Fort Boyard à la hauteur de nos espérances, jouant sur la nostalgie (retour de la touche divertissante souhaitée par les fans) et sur la nouveauté (arrivée de la Cellule interactive qui n’est pas « too much » contrairement à ce que nous aurions pu penser à la base). Cette saison, le Fort a retrouvé ses lettres de noblesse, nous ne pouvons que souhaiter que cela dure et que l’audience se maintienne à un niveau acceptable, comme cela semble être le cas jusqu’à présent.
À la semaine prochaine !