Publié le dimanche 20 septembre 2020 par Guillaume COMONT - Rédacteur en chef dans la rubrique Audiences 2020.

Ce samedi, France 2 diffusait le dernier numéro de la saison 2020 de Fort Boyard. La dernière équipe composée de Satya Oblette, Marine Lorphelin, Manu Lévy, Héloïse Martin et Alexandre Devoise et qui jouait pour « Mécénat chirurgie cardiaque », était attendue au tournant par le Père Fouras qui comptait bien les empêcher de ravir ses derniers boyards estivaux (voir notre résumé illustré complet en cliquant ici !). Cette dernière équipe a-t-elle permis au Fort de retrouver un peu de couleurs dans un mois de septembre plus délicat que les mois précédents pour l’émission ? Mais ce n’est pas tout ! Au terme de 11 semaines de diffusion sans interruption pour le jeu, l’heure est également au bilan estival. La saison 2020 a-t-elle fait mieux que la précédente ? Les réponses ici et maintenant...

AUDIENCES DU PRIME-TIME : FORT BOYARD EN TROISIÈME POSITION SOUS LA BARRE DES DEUX MILLIONS ET EN BAISSE

C’est une dernière difficile qu’à vécu Fort Boyard hier soir, du moins du côté des audiences. Si l’émission reste sur la troisième marche du podium en première partie de soirée, elle doit se contenter de 1 897 000 téléspectateurs et 10,1 % du public, une baisse de 293 000 téléspectateurs et de 2,1 points d’audience sur sept jours. La soirée est dominée une nouvelle fois par France 3 sur les deux critères. La chaîne réalise des résultats exceptionnels et gagne plus d’un million de téléspectateurs et près de 4 points d’audience sur une semaine. Du côté de TF1 et M6, respectivement deuxième et quatrième de la soirée, les résultats sont en légère baisse, mais assez stables par rapport à samedi dernier.

Sur les cibles, Fort Boyard perd encore du terrain cette semaine sur les ménagères de moins de cinquante ans :

• 15 % de PdA sur les femmes responsables des achats 15-49 ans

Bilan : Avec une moyenne de 2 749 273 téléspectateurs cette saison et 16,23 % de PdA, Fort Boyard réalise une belle saison, dans la lignée de la précédente, se payant même le luxe de glaner quelques 196 637 téléspectateurs de plus. La part d’audience, elle, est assez stable, avec un recul presque invisible de 0,62 point. L’émission se classe deuxième programme de l’été le samedi soir sur ses onze semaines de diffusion, derrière France 3 et de peu devant TF1.

Côté concurrence, le bilan estival est globalement positif également, puisque toutes les chaînes sont en augmentation par rapport à la saison dernière sur les 11 semaines de diffusion de Fort Boyard. France 3 a été la chaîne la plus rassembleuse en 4 ans et + cet été avec en moyenne 3 629 364 téléspectateurs et 19,53 % de parts d’audience, soit une hausse de 670 546 téléspectateurs et 1,25 point d’audience sur un an. TF1 arrive à la troisième place, talonnant le Fort avec 2 735 727 téléspectateurs et 16,19 % de parts d’audience, soit une hausse de 559 272 téléspectateurs et de 2,08 points d’audience sur un an. La chaîne privée, qui a réalisé de très faibles audiences en début d’été, se rattrape sur les quatre dernières semaines grâce à la programmation de The Voice Kids, un concurrent à surveiller et que TF1 pourrait dégainer plus tôt à l’avenir. Enfin, M6 termine au pied du podium avec 1 876 727 téléspectateurs en moyenne cet été et 10,04 % de parts d’audience, soit une hausse de 354 364 téléspectateurs et de 0,91 point d’audience.

Alors que beaucoup pensaient que le démarrage tardif de la saison serait dommageable à Fort Boyard, c’est finalement tout l’inverse qui s’est produit cette saison. Le public attendait l’émission avec une grande impatience, surtout que peu d’émissions inédites ont été diffusées cet été. En l’absence totale d’une concurrence sérieuse en juillet-août, le Fort avait un vrai boulevard pour faire le plein de téléspectateurs. C’est bien ce qu’il a fait, en étant régulièrement leader sur les cibles, surtout sur les 4-14 ans où le score a même pu dépasser parfois les 45 % de parts d’audience... Mais aussi sur les femmes de moins de cinquante ans responsables des achats (FRA-RDA) avec un record de 25,7 % sur cette cible privilégiée des annonceurs, un record.

Pour autant, sur les 4 ans et plus, l’émission n’a pas été leader huit fois en juillet-août, mais tout juste deux fois sur les deux critères (téléspectateurs et parts d’audience) les samedis 11 et 25 juillet et deux autres fois sur un seul des deux critères, la part d’audience (PdA), les samedis 18 juillet et 15 août. Le reste du temps, le Fort a dû le plus souvent s’incliner face aux rediffusions de France 3, leader à huit reprises en nombre de téléspectateurs, quatre en parts d’audience et quatre fois sur les deux critères réunis, faisant de la petite sœur de France 2 le vainqueur incontestable de l’été avec des résultats assez impressionnants une fois de plus, grâce à un public plus âgé.

Sur la saison 2020, c’est sans surprise la première émission diffusée, avec l’équipe des Bonnes Fées, de Clémence Botino, Camille Cerf ou encore Claude Dartois, qui a été la plus suivie avec 3,5 millions de téléspectateurs et 20,4 % de parts d’audience, faisant mieux que la première de la saison 2019 et réalisant surtout le meilleur lancement du jeu depuis… 2009 !

Si la saison s’était arrêtée le 29 août 2020, la moyenne estivale aurait été sensiblement plus élevée : près de 3 millions de téléspectateurs et plus de 18 % de parts d’audience. Les épisodes de juillet-août étaient suivis d’une deuxième partie de soirée avec Fort Boyard, toujours plus fort ! dont le bilan a été très positif (voir notre bilan sur le sujet ici), ce qui pouvait donner envie aux téléspectateurs de passer toute la soirée sur France 2. En septembre, exit les afters. Mais plusieurs autres éléments, plus pragmatiques, peuvent expliquer cette baisse :

– En septembre, pour beaucoup de Français, les vacances et l’été sont finis et les programmes de rentrée commencent, on ne s’attend plus vraiment à voir l’émission. La rentrée scolaire passée, le rendez-vous du samedi soir avec le Fort est moins attendu des familles ;
– TF1, qui n’a offert aucune concurrence en juillet-août, a dégainé The Voice Kids dès le 29 août, un programme dont la cible privilégiée est le public des 4-14 ans, comme le Fort ;
– Les nouveautés de la saison ont toutes été vues plusieurs fois et les équipes les plus attendues des jeunes ont souvent déjà été diffusées ;
– La promotion de l’émission est plus faible, les programmes télévisés, les journaux et magazines publient moins d’articles qu’en début de saison.

Traditionnellement, les émissions de septembre sont moins suivies et n’améliorent pas la moyenne estivale, mais la fragilisent plutôt. Depuis 2019, France 2 commande 11 émissions d’environ 2h20 à Adventure Line Productions. 11 émissions, c’est donc 11 semaines de diffusion, soit près de trois mois. Une saison aussi longue est-elle vraiment nécessaire ? Pourquoi ne pas se contenter de 9 ou 10 épisodes entre fin juin et fin août ? La question reste posée. Même si la réponse semble évidente : France 2 propose plus longtemps une case inédite aux téléspectateurs et qui plus est un jeu français, tout en s’assurant une audience satisfaisante, même en septembre où la barre des 2 millions est restée dépassée pour les deux premiers épisodes du mois, ce qui montre que le socle des fidèles est bien là. Mais la dernière de la saison, diffusée très tardivement un 19 septembre, a montré les limites d’une diffusion si tardive en réalisant le score le plus faible de la saison et en ne parvenant pas à dépasser la barre des 2 millions et avec une part d’audience d’à peine 10 %. La chaîne et la production vont devoir réfléchir à une programmation moins tardive l’an prochain (si la situation sanitaire le permet bien sûr) ou réduite de quelques épisodes pour terminer la saison fin août ou, au plus, la première semaine de septembre.

Car ces longues saisons ont donc aussi des désavantages, d’autant que cette année les 11 épisodes ont été diffusés à la suite, sans pause, ce qui n’était pas arrivé depuis très longtemps. L’avantage c’est qu’il est plus facile de fidéliser le public chaque semaine... L’inconvénient, c’est qu’il faut se renouveler et ne pas se répéter, ce qui est difficile puisque les différentes transitions entre les parties du jeu sont les mêmes d’une émission à l’autre et durent plusieurs minutes chacune. Quant aux petites saynètes de transition avec des personnages entre deux épreuves notamment, on entend trop souvent les mêmes répliques ! Combien de fois a-t-on entendu le Père Fouras dire « Impressionnante cette lady Boo » ou « Big Boo est un roc ! » au sortir de La Cage ? De même, on a pu constater que les images du préambule de l’émission étaient toujours les mêmes (scorpions, catapulte infernale…) et qu’Olivier Minne ouvrait presque toujours l’émission depuis la passerelle du premier étage. Même Willy Rovelli, si spontané dans son restaurant auparavant et aujourd’hui dans son bar clandestin, répète beaucoup les mêmes phrases dans le Willymix… Il est vrai que l’émission a été tournée dans des conditions particulières et que la production jouait gros en cas de suspicion de Covid-19. Il était donc nécessaire de boucler très vite le tournage. Soit. On ne peut donc pas être trop exigeants sur ce point cette saison, mais il faudra que la production y remédie à l’avenir. Le mieux serait de laisser davantage de liberté à Olivier et aux personnages dans leur dialogue, pour renforcer la spontanéité et l’interactivité. Tous sauront être sans aucun problème à la hauteur.

Point positif côté nouveautés, la production a eu à cœur d’alterner l’épreuve du Slaïme avec Cyril Gossbo et celle de la Boyard Academy avec le professeur Kévin. Cela a permis d’éviter la lassitude. On regrettera toutefois le manque d’apparition de Magik, qui aurait mérité de figurer au moins dans deux émissions de plus, son personnage étant totalement en phase avec l’émission, ainsi que son épreuve dont la nouvelle version a fait mouche. Olivier Minne avait indiqué que la « voilure des nouveautés » serait un peu réduite cette saison et effectivement, les nouveautés ont été assez peu présentes : aucune dans La Cage, un défi chez Blanche, un duel au Conseil, une aventure avec le Turbo Basket et l’épreuve de Tata Fouras en cellule pour les épreuves. C’est peu et surtout cela ne permet pas de bien répartir les nouveautés sur la saison, ce qui fait qu’en trois semaines, toutes les nouveautés avaient été vues. Toutefois, la production a eu la bonne idée de proposer plusieurs nouveaux personnages pour compenser (Cyril Gossbo, le professeur Kévin, Big Boo, Little Boo et Tata Fouras). L’engouement autour des deux premiers a toutefois été limité et a souvent fait débat, alors que Big Boo a été bien adopté.

Au final, cette 31e saison a été une vraie réussite, surtout compte tenu du contexte sanitaire qui aurait pu avoir raison du jeu cette année. La production et la chaîne ont eu à cœur de tout faire pour nous proposer Fort Boyard cet été, c’est tout à leur honneur et ce c’est ce que nous voulons retenir cette année. Car un été sans le Fort n’aurait pas été un véritable été. On passera donc volontiers sur les petites déceptions et espérons que la saison 2021 pourra se tenir dans de bonnes conditions afin que la production soit en mesure de laisser libre cours à ses idées et de développer ses choix artistiques. C’est finalement le mieux que l’on puisse espérer, car l’audience, stable sur un an, nous assure d’ores et déjà une 32e saison sur France 2.

À BIENTÔT

Rendez-vous l’été prochain pour de nouveaux résultats d’audience !

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